Burkina Faso : Paul-Henri Damiba limoge son ministre de la Défense et prend sa place
À travers des décrets publiés ce lundi 12 septembre 2022 et lus à la télévision nationale, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, président du gouvernement de transition burkinabè, a limogé son ministre de la Défense Barthélémy Simporé et prend son portefeuille. Ce léger remaniement intervient après plusieurs attaques djihadistes meurtrières depuis le début du mois.
Arrivé au pouvoir par un coup d’État le 24 janvier dernier, le chef de la junte assoit un peu plus son pouvoir au Burkina Faso. Selon des décrets publiés ce lundi, le ministre de la Défense Barthélémy Simporé a été remercié et remplacé à son poste par le président de la transition, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Le premier décret, lu à la télévision nationale, fait état du remplacement de Barthélémy Simporé.
Le second indique que le « président du Faso assume les fonctions de ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants ». A ses côtés, le colonel-major Silas Keita a été nommé ministre délégué chargé de la Défense nationale et promu général de brigade. Il est le seul nouvel entrant au sein du gouvernement de ce mini-remaniement. Il faut noter que ce n’est pas la première fois que le président burkinabè exerce les fonctions de ministre de la Défense. Blaise Compaoré, chassé en octobre 2014 par la rue après 27 ans au pouvoir, avait également occupé ce portefeuille, tout comme Roch Marc Christian Kaboré entre 2016 et 2017.
Multiplication des attaques
Ce léger remaniement intervient après une série d’attaques djihadistes meurtrières depuis le début du mois. Ce lundi, deux soldats burkinabè ont trouvé la mort et une « dizaine de terroristes neutralisés » lors d’une « attaque complexe » contre un détachement militaire dans la province de l’Oudalan dans le nord du pays. Dans la journée du 05 septembre 2022, au moins 35 civils dont des femmes et des enfants ont été tués par l’explosion d’un engin artisanal au passage d’un convoi de ravitaillement, entre Djibo et Bourzanga.
Le lendemain, au moins neuf personnes, sept civils et deux soldats, ont été tuées lors de deux attaques distinctes de djihadistes présumés, qui ont visé des civils et une patrouille militaire. Le Burkina Faso est miné par les violences de mouvements armés affiliés à Al-Qaida et au groupe État islamique. Ayant pris le pouvoir, les militaires ont promis de faire de la lutte antidjihadiste leur priorité. En dépit de l’effort national pour enrayer le phénomène terroriste, le pays est confronté à la multiplication des attaques djihadistes.