Burkina Faso : l’UE et l’UA condamnent le coup d’État contre Paul-Henri Damiba
L’Union Européenne (UE) et l’Union Africaine (UA) ont réagi au coup d’État perpétré par des militaires conduisant à la destitution du président de transition, le lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Dans leur communiqué ce samedi 1er octobre 2022, les deux organisations ont respectivement condamné fermement ce nouveau putsch survenu huit mois après un précédent coup d’État qui avait renversé Roch Christian Koboré.
La communauté internationale exprime son indignation face à la situation au Burkina Faso où un groupe de militaires conduit par le capitaine Ibrahim Traoré a pris le pouvoir après avoir démis de ses fonctions, le Chef de la junte, Paul-Henri Sandaogo Damiba. Le coup d’État survenu vendredi au terme d’une journée de confusion a été dénoncé ce samedi par l’Union européenne. Le coup de force « met en danger les efforts engagés depuis plusieurs mois, notamment de la part de la Cédéao, afin d’encadrer la Transition », a déploré le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell dans un communiqué.
« L’Union européenne en appelle au respect des engagements pris, qui ont été à la base de l’accord trouvé avec la Cédéao le 3 juillet dernier, afin d’accompagner le Burkina Faso vers un retour à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024 », a déclaré l’UE. Pour l’heure, les nouveaux putschistes n’ont pas indiqué s’ils comptaient respecter ce calendrier de transition. Ce samedi, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), le Tchadien Moussa Faki Mahamat, a condamné « le changement anti-constitutionnel de gouvernement » au Burkina Faso.
Damiba met en garde contre «une guerre fratricide»
Dans un bref communiqué, l’Union Africaine, « appelle les militaires à s’abstenir immédiatement et totalement de tout acte de violence ou de menaces aux populations civiles, aux libertés publiques, aux droits de l’Homme ». Après des heures de spéculations, l’ancien homme fort du pays, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba est sorti du silence à travers un communiqué publié sur la page officielle de la présidence burkinabè. Il nie s’être réfugié auprès des forces françaises et lance un appel à ses frères d’armes.
« Je démens formellement m’être réfugié dans la base française de Kamboincé. Ce n’est qu’une intoxication pour manipuler l’opinion. J’appelle le capitaine Traoré et compagnie à revenir à la raison pour éviter une guerre fratricide dont le Burkina Faso n’a pas besoin dans ce contexte », a déclaré celui qui avait lui-même renversé Roch Christian Koboré en janvier 2022. La situation autour du nouveau putsch intenté par les hommes du capitaine Ibrahim Traoré reste trouble. On ne sait à l’heure qui détient réellement les rênes du pays, mais les militaires veulent toujours contrôler le pays.