Bénin : un pasteur arrêté pour usurpation de titre de magistrat
Un après-mariage s’est tourné au vinaigre ce vendredi 3 septembre 2021 à Fidjrossè, un quartier de la ville de Cotonou. Pour commémorer leur mariage, un couple a loué une salle de réception d’un restaurant VIP sis à Fidjrossè.
Avant la location, les négociations entretenues ont abouti à un contrat de six cent mille (600.000) francs CFA dont une partie a été versée. Après le mariage suivi de la journée commémorative, les tentatives des agents du restaurant à l’endroit du marié pour rentrer en possession du reste de la somme (200.000 fcfa) sont avérées un casse-tête.
C’est ainsi qu’un agent chargé de la clientèle de la structure a envoyé un message au marié pour l’inciter à rembourser la dette liée à la réception. Ce dernier se dit intrigué par le contenu du message et se rend sur les lieux, accompagné d’un de ses proches qui, à en croire ses premiers dires, est en service à la magistrature. « Vous me connaissez ? Renseignez-vous sur moi. Je vais vous menotter et vous enfermer tous », menaçait vigoureusement l’homme qui avait vraiment gardé par dévers lui de menottes selon ses dires en vociférant sur les agents du restaurant.
Très inquiets, les agents ont fait appel à leur patron, le promoteur du restaurant qui, à son tour, après avoir écouté le soit disant magistrat, fait appel à un haut gradé de la police républicaine pour l’alerter. Ce supposé magistrat dit sur les lieux avoir des menottes alors qu’un magistrat au Bénin ne se promène pas avec des menottes.
Après les explications du promoteur, le haut gradé décide d’échanger avec l’homme de la magistrature. En communication téléphonique avec ce patron des flics, ce « tout-puissant magistrat » n’a pas caché sa voix menaçante. Il a même soufflé être un magistrat. « Je suis de la magistrature » lança-t-il dans les oreilles de celui-ci.
Constatant une cacophonie dans sa présentation et dans l’optique de faire la lumière sur l’affaire d’une part, et au regard de son titre douteux de magistrat qui a des menottes d’autre part, la Brigade criminelle a été sollicitée et une cohorte d’agents a été déployée sur le terrain. C’est ainsi que le « faux magistrat » a été mis aux arrêts. En vérité, l’homme voudrait jouer au trafic d’influence pour étouffer l’affaire et éviter le remboursement des 200.000 fcfa contractuels restants.
Récupéré comme un colis soigneusement emballé, il a été conduit dans les locaux de la Brigade criminelle à Agblangandan. Une fois en garde à vue et à l’interrogatoire, il change de version. Il déclare qu’il est un juge ecclésiastique oubliant que sa conversation et son tohu-bohu à l’intérieur du restaurant ont été enregistrés. Les sources du web média LE POTENTIEL confirment cette information.
Elles renseignent que les premières enquêtes font savoir que le mis en cause serait un homme de Dieu, un pasteur ou apôtre. Aussi, ajoutent-elles que l’inculpé a pour initiaux E. K. L. Le procureur a été saisi et l’enquête se poursuit pour appréhender les autres membres du réseau. Les mêmes sources précisent que le « faux magistrat » sera présenté au procureur le mardi 7 septembre pour usurpation de titre.