Le Directeur général de l’Agence nationale de surveillance des systèmes financiers décentralisés (Anssfd), Louis Biao a apporté des clarifications sur la mesure prise par le gouvernement concernant la collecte illégale de la tontine communément appelée « Adogbè ».
L’activité de collecte d’épargne dite «Adogbè », n’a-t-elle plus droit de cité au Bénin ? À cette interrogation, le Directeur général de l’Anssfd répond que la pratique d’Adogbè en lui-même n’est pas interdite, puisque le communiqué interministériel a bien précisé que les « systèmes financiers décentralisés qui sont autorisés ne sont pas concernés par cette interdiction ». En clair, les populations peuvent aller vers les « structures légalement autorisées » pour souscrire à cette tontine.
Selon les explications de Louis Biao rapportées par La Nouvelle Tribune, ce qui est interdit dans l’arrêté interministériel est « la collecte illégale ». L’objectif du gouvernement, d’après lui, est de protéger les populations parce qu’il y a trop de plaintes devant les tribunaux contre ces tontiniers qui collectent les sous des citoyens et disparaissent dans la nature.
Le Dg de l’Anssfd informe qu’au tribunal de première instance de Porto-Novo, il y a 600 plaintes. Il fait également savoir que les Béninois ne peuvent plus revivre encore un autre scandale financier comme celui d’ICC Services en 2010. Face à cette situation qui a engendré récemment des victimes, Louis Biao a fait une mise en garde. Toute personne physique ou morale qui exercera cette activité d’Adogbé, sans agrément sera punie par la loi, comme l’indique l’arrêté interministériel, prévient-il.
Cependant, le Dg indique qu’une tontine initiée dans un cercle fermé par des personnes qui se connaissent n’est pas interdite. Mais quand elle devient une activité publique, il faut préalablement une autorisation. Célébré pour les fêtes de fin d’année, « Adogbè » est une pratique d’épargne organisée pour préparer les fêtes de fin d’année. En contrepartie de leurs épargnes, les participants reçoivent à la fin des vivres, des ustensiles de cuisine et autres produits en contrepartie de l’épargne de ces derniers.
Mais l’activité tourne mal dans bien des cas. Il y a quelques jours, des centaines de personnes se sont plaintes à Porto-Novo de la fuite des organisateurs de cette forme de tontine. Le tribunal de Porto-Novo a délivré des mandats d’arrêt contre eux et déposés en prison leurs collaborateurs interpellés sur place.