Bénin – Tentative de coup d’état: le ministre de l’Intérieur rassure et évoque un «échec à la manœuvre»

À Cotonou, une tentative de prise de pouvoir par un groupuscule de soldats a semé la panique à l’aube de ce dimanche 7 décembre. 2025, avant d’être neutralisée par les Forces armées béninoises. Le ministre de l’Intérieur, Alassane Seidou, a pris la parole pour rassurer la population et affirmer que l’ordre républicain n’a jamais vacillé.

Les premières lueurs du jour ont dévoilé un Bénin en état de choc. Des tirs nourris ont retenti dans la zone résidentielle du président Patrice Talon, où un groupe de soldats tentait une incursion armée. Quelques minutes plus tard, un message diffusé en boucle sur la Télévision nationale annonçait la création d’un mystérieux « Comité militaire pour la refondation », prétendant avoir renversé les institutions de la République.

Alors que l’émoi gagnait les habitants, les Forces armées béninoises ont rapidement repris le dessus. Les militaires loyalistes ont encerclé la SRTB, où les assaillants s’étaient repliés après la diffusion de leur message subversif. Selon les premières informations, ni la résidence présidentielle ni le palais de la Marina n’ont été pris, et le chef de l’État est resté hors de danger.

Le ministre de l’Intérieur rompt le silence

Face à la confusion qui s’installait, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Alassane Seidou, est intervenu sur la télévision nationale pour rétablir les faits et rassurer la Nation. En guise d’introduction, il a rappelé : « Béninoises, Béninois, Chers compatriotes, Au petit matin de ce dimanche 7 décembre 2025, un groupuscule de soldats a engagé une mutinerie dans le but de déstabiliser l’État et ses Institutions. »

Poursuivant son propos, il a tenu à souligner la réactivité et la loyauté des troupes régulières : « Face à cette situation, les Forces Armées béninoises et leur hiérarchie, fidèles à leur serment, sont restées républicaines. Leur riposte a permis de garder le contrôle de la situation et de faire échec à la manœuvre. » Cette déclaration confirme que l’armée a rapidement circonscrit la menace, empêchant toute propagation de la mutinerie.

Dans un message de clôture destiné à apaiser les tensions et ramener le calme, le ministre a exhorté les populations à maintenir leurs activités comme à l’accoutumée : « Aussi, le Gouvernement invite-t-il les populations à vaquer normalement à leurs occupations. Je vous remercie. » Une invitation qui traduit la volonté de l’État d’éviter toute psychose malgré l’épreuve traversée.

Une attaque avortée contre la démocratie béninoise

D’après les éléments recueillis, les assaillants auraient tenté de s’approcher de la résidence présidentielle sous des tirs nourris, avant de se replier vers la Télévision nationale. C’est depuis cette position qu’ils ont diffusé leur message insurrectionnel, annonçant la suspension de la Constitution, la dissolution des institutions et la fermeture des frontières.

Le porte-parole des mutins, dans la vidéo relayée en boucle, affirmait même que « le président Patrice Talon est démis de ses fonctions », substitué par un « lieutenant-colonel Pascal Tigri » autoproclamé président du « comité militaire de la refondation ». Une communication qui n’a toutefois jamais dépassé les murs de la SRTB, rapidement investie par les forces loyalistes.

Au final, plus de peur que de mal. Le calme revenu, les autorités assurent que la situation est totalement sous contrôle et que les institutions continuent de fonctionner normalement. Le Bénin, qui se préparait à une transition démocratique avec la présidentielle d’avril 2026, a fait face à une tentative de déstabilisation dont l’échec réaffirme la solidité de son système républicain.