Bénin – Tentative de Coup d’Etat: Des déclarations qui dédouanent Olivier Boko devant la Criet

Ce mardi, lors d’une présentation au procureur spécial près la CRIET, Mario Mètonou, Olivier Boko, un homme d’affaires, et le Colonel Dieudonné Tévoèdjrè ont fait des déclarations importantes concernant les accusations d’atteinte à la sûreté de l’Etat.

Devant la Criet, Olivier Boko a fermement nié les faits qui lui sont reprochés. Lors de son audition, il a déclaré qu’il n’avait « commandité aucun coup d’État contre son ami et frère, Patrice Talon ». Il a expliqué aux juges que sa rencontre avec l’ex-ministre des Sports, Oswald Homéky, en 2013, avait eu lieu grâce à l’intermédiation du président Patrice Talon. Boko a souligné qu’il entretient de bonnes relations avec Homéky, le qualifiant de « petit frère ».

Les déclarations du Colonel Tévoèdjrè

Le Colonel Dieudonné Tévoèdjrè, qui n’est pas poursuivi dans cette affaire de tentative de coup d’État, a également pris la parole pour soutenir Olivier Boko. Selon lui, il n’y a eu aucun échange sur un plan de coup d’État avec ce dernier. Me Ayodelé Ahounou, avocat de l’un des prévenus, a rapporté les propos du Colonel, affirmant que les éléments du dossier ne lient en aucun fait Olivier Boko.

Absence de preuves concrètes

L’avocat Me Ayodelé Ahounou a ajouté que les déclarations du Colonel Tévoèdjrè montrent qu’Olivier Boko n’est pas impliqué dans cette affaire. Il a affirmé que « le colonel, qui pourrait être présenté comme le chef d’orchestre, a lui-même reconnu n’avoir eu aucune discussion avec Olivier Boko » concernant une supposée tentative de coup d’État. À ce stade de la procédure, il a insisté sur le fait qu’il n’existe aucun fait matériel incriminant son client.

Me Ayodelé Ahounou a également souligné que « la justice pénale ne se fonde pas sur des déductions, des présomptions, des suppositions, mais sur des faits concrets ». En ce qui concerne Olivier Boko, il a déclaré clairement qu’« il n’en existe pas ».

Il est important de rappeler qu’Olivier Boko et Oswald Homeky sont actuellement en prison pour des accusations de complot contre la sûreté de l’État, blanchiment de capitaux et corruption d’agent public. Cependant, les récentes déclarations semblent indiquer un manque de preuves substantielles contre Olivier Boko.

Les faits reprochés à Olivier Boko et Oswald Homeky

Selon le procureur de la Criet, Olivier Boko aurait tenté de corrompre le patron de la garde républicaine avec l’aide de l’ancien ministre béninois des Sports. « Il apparaît que le commandant de la garde républicaine ayant en charge la sécurité du chef de l’État a été entrepris par le ministre Oswald Homeky pour son compte et celui de M. Olivier Boko à l’effet d’opérer par la force un coup d’État dans la journée du 27 septembre 2024 », a déclaré le procureur de cette cour spéciale, diffusant sur un écran des images d’un compte bancaire créditeur de plus de 100 millions de francs CFA au nom de l’officier ouvert par les intéressés et de billets de banque dans un coffre de voiture.

Oswald Homeky, ancien ministre des Sports, avait démissionné de son poste en 2023 après avoir appelé à soutenir la candidature d’Olivier Boko pour succéder à Patrice Talon. Il a été interpellé dans la nuit de lundi à mardi aux alentours d’une heure du matin alors qu’il donnait six sacs de billets de banque à Djimon Dieudonné Tévoédjrè, le commandant de la garde républicaine, selon la Criet. 

C’est lors de cette remise « d’un milliard cinq cents millions de francs CFA (un peu plus de 2 millions d’euros) que la brigade criminelle a procédé à l’interpellation de M. Oswald Homeky et du commandant de la garde républicaine », a ajouté le procureur. L’homme d’affaires béninois Olivier Boko, ami de longue date du président Patrice Talon, a également été arrêté dans la nuit de lundi à mardi à Cotonou, la capitale économique du Bénin, d’après ses proches et la Criet.