Dans un entretien accordé à la Web radio Crystal News, l’ancien président de la Cour Constitutionnelle, Me Robert Dossou a évoqué les non-dits de la Conférence nationale des forces vives de la nation organisée en 1990 au Bénin.
Le 19 février 2022, le Bénin a célébré le 32ème anniversaire de la Conférence nationale des forces vives de la nation. Une assise historique qui avait permis aux autorités de trouver un terrain d’entente pour sortir le pays de l’impasse dû à la crise économique, politique, financière et sociale qui avait commencé vers 1986.
L’ancien bâtonnier Me Robert Dossou, un des participants à l’écriture de la constitution béninoise issue de ces assises a fait part des sous-entendus de ce congrès national historique. À en croire l’ancien Doyen honoraire de la Fadesp, « il y avait un non-dit qui était symbolisé par ceux qui ne voulaient pas le changement…Mais la tendance dominante a été d’aller de l’avant ».
L’autre non-dit, c’est que « certains ne voulaient pas qu’au sortir de la conférence nationale, qu’on puisse maintenir Mathieu Kérékou comme chef de l’État. D’autres ont bien combattu cela et nous avons emprunté la voix de la paix. C’était une voie de la paix que de maintenir pour la période de transition jusqu’au nouvelle élection, Mathieu Kérékou comme chef de l’Etat », a déclaré Me Robert Dossou.
Ces assises nationales historiques avaient eu une durée déterminée. Selon l’ancien président de la haute juridiction, certains militaient pour que la Conférence s’étende sur 3 mois au lieu des 8 jours initialement prévus. Mais, c’est finalement en 10 jours que les Conférenciers ont dit l’essentiel, a-t-il indiqué.
« Il a fallu une fermeté de la part du comité préparatoire pour qu’on ajoute juste deux jours, à la durée prévue initialement par le comité préparatoire, si bien que ça a duré 10 jours et en 10 jours nous avons dit l’essentiel », estime Me Robert Dossou
Tenue du 19 au 28 février 1990 dans la salle de conférence de l’Hôtel PLM ALEDJO à Cotonou, la Conférence Nationale des Forces Vives du Bénin, inaugure le modèle des Conférences nationales en Afrique.
Au lendemain donc de cette Conférence et après la période de transition réussie de 1990-1991, le pays organise constitutionnellement depuis 1991, des élections législatives et présidentielles avec une alternance au niveau du pouvoir Exécutif.
