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#Criet : “On se retrouvera un autre jour, je n’ai pas de colère, de haine, de vengeance”, Reckya Madougou

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Pour le compte du procès dit de Financement de terrorisme dans lequel elle est impliquée, l’opposante Reckya Madougou est à la Barre de la Criet ce vendredi 10 décembre 2021 après la déposition de ses coaccusés.

Verbatim

“Monsieur le Président, je suis très heureuse de me retrouver en face de vous parce que pendant neuf mois, on m’a humilié, on m’a privée de ma liberté, on m’a couvert de crasse. J’ai voulu donner l’envie aux femmes du Bénin qu’elles peuvent être candidates dans un pays supposément démocratique.”

Je jure sur ce que j’ai de plus cher dans ce bas monde qu’il ne m’a jamais traversé l’esprit de financer l’assassinat de Charles TOKO qui est mon frère et avec qui j’étais en contact régulier jusqu’à mon enlèvement par le procureur spécial. La politique pour moi n’est pas un fonds de commerce contrairement à certains politiciens béninois. Je sais gagner de l’argent en dehors de la politique. Je ne vois en quoi je peux vouloir l’assassinat de mon frère.

À la vérité, j’ai compris que ma candidature a inquiété, a en croire d’ailleurs plusieurs témoignages dans les rangs de mes mêmes certains de leurs députés et journalistes nous l’ont révélé. A juste titre, ma candidature a été prise au sérieux. Une candidature qui a sa place et de surcroît portée par le plus grand parti de l’opposition, avec le soutien du Président Boni Yayi que j’ai servi avec professionnalisme et loyauté durant 5 ans. Voilà pourquoi les fichiers de parrainage ont été confisquées par les instances dirigeantes des partis UP et BR.

Monsieur le Président, je me bats depuis l’âge de 20 ans pour la formation citoyenne des jeunes, le leadership de femmes à travers divers, programmes. J’ai contribué à sortir des milliers de compatriotes de la pauvreté. Cette personne là ne peut être une criminelle. De simples allégations diffamatoires et dénaturation de faits par le Procureur Spécial ne peuvent suffire à déconstruire ce parcours. Pas plus que toutes les persécutions et harcèlements de toutes natures dont je suis victime depuis que ma candidature à la présidentielle a été connue.

Vous n’êtes plus libres, j’en suis consciente

J’ai eu l’honneur d’avoir été votre Ministre de tutelle messieurs les magistrats de haut rang. J’avais en ce moment âprement œuvré en collaboration avec le juge Michel Adjaka, alors président de l’UNAMAB, à l’amélioration de vos conditions, au point où, lors de la cérémonie de passation de charge, les 5 syndicats du Ministère ont été unanimes pour le saluer et inviter mon successeur à poursuivre sur cette lancée.

C’était étonnant lorsqu’on sait les conditions de crise profonde dans lesquelles j’ai pris fonction. Pour autant, je n’ai jamais appelé un magistrat pour intervenir pour un membre du gouvernement auquel j’appartenais. Aujourd’hui, un de vos collègues a allégué que le Ministre de la Justice actuel a instruit lui et ses pairs aux fins que je sois placée en détention. Vous n’êtes plus libres, j’en suis consciente. Mais je suis fière de n’y avoir pas contribué.

“Je me sens injustement traîner dans la gadoue …

Ceux qui finançaient Aboubacar Shekou, Ousama Ben Laden et autres faisaient-ils des meetings politiques ? Étaient-ils candidats aux élections ? Affichaient-ils publiquement leurs ambitions politiques et valeurs démocratiques ? Se montraient-ils en public lors des meetings avec leurs terroristes ? Après tant de bons et loyaux services rendus à mon pays, M. le Président, je me sens injustement traîner dans la gadoue, couverte de crasse, qu’on me mêle à des actes aussi ignobles.

Je parie que Charles Toko lui-même aurait ri …

Je parie que Charles Toko lui-même aurait ri en apprenant que je voulais commanditer son assassinat car, c’est un parent et nous entretenons d’excellents rapports fraternels. Souvent en plaisantant, il me démarchait pour son bord politique et nous en rigolions car, je m’y opposais. En 2006 comme en 2016, je me suis engagée et battue pour des élections libres et démocratiques et nous avions partagé les mêmes engagements avec Charles Toko.

Monsieur le Président, lors de sa tournée nationale, le Président Talon a déclaré et promis à Savalou devant la face du monde que le parti politique [ les démocrates (mon parti), prendrait part à l’élection présidentielle d’avril 2021]. Il l’a dit sachant bien que mon parti n’avait aucun maire et aucun député pouvant parrainer une candidature du parti.

(…) Ma volonté de briguer la magistrature suprême don pays

Je suis une militante dans l’âme et je considère ma volonté de briguer la magistrature suprême don pays comme le prolongement de mon combat pour la préservation des acquis de la conférence nationale. Cette volonté est également mue par le fait que, M. le Président, j’aimerais témoigner ainsi à votre fille si vous en avez ou à votre nièce, que bien qu’étant femme, elle peut rêver de diriger son pays et se préparer en conséquence pour en être à la hauteur.

J’ai voulu témoigner aux filles de mieux défavorisés que j’ai rencontrées sur mes routes de microcrédit aux plus pauvres, que leurs rêve d’inclusion politiques en plus de l’inclusion financière sont extrêmement valables. Ce fut un pas essentiel du projet de société dont je fus porteuse. Il n’y figurait nulle place pour la haine fratricide ni pour la vengeance.”

Son volte face au cours de sa surréaliste

M. le Président, avant le 18 février 2021, date de son volte face au cours de sa surréaliste conférence de presse diffamatoire, j’ai reçu à ma résidence à Lomé, le sieur Rachidi GBADAMASSI avec ses collègues pour les discussions relatives au parrainage dans une ambiance très conviviale où nous avons même dégusté ensemble des brochettes. Il n’a donc jamais été question de déstabiliser mon pays pour lequel je me suis déjà sacrifiée en 2005 pour empêcher une modification opportuniste de la constitution, afin de préserver les acquis démocratiques de la conférence nationale des forces vives.

Je précise que consciente de l’acabit de Rachidi GBADAMASSI, dont je reconnais l’attitude en période électorale, j’avais exprimé des réticences concernant son implication, mais lui-même et ses collègues m’ont convaincue de son engagement pour moi et son désir de porter ma candidature. D’une part, ses collègues m’ont dit <<Rachidi GBADAMASSI est ton plus grand soutien dans le groupe. Il dit qu’il doit te soutenir pour deux raisons importantes ( …)>>. Ils m’ont cités ces deux raisons qu’effectivement seuls GBADAMASSI et moi pouvions connaître.

Ils m’ont demandé et obtenu de ma part 70 000 000 de FCFA

En février 2021, Rachidi GBADAMASSI, Mama Sanni, Souwi et Nazaire Sado m’ont annoncé que le Chef de l’État a finalement autorisé certains de ses députés de l’Assemblée Nationale monocolore de parrainer les candidats de l’opposition. Notamment ceux qui avaient eu le courage de lui indiquer qu’ils souhaitent me parrainer (Mama Sanni en tête).

Le Chef de l’État, après avoir demandé à ceux qui désirent le parrainer de lever le doigt et ayant aussi relevé que certains s’étaient manifestés comme disposés à me parrainer, aurait accordé à ces derniers (suite au doigt levé par Mama Sanni), la liberté de me parrainer. Ces députés m’ont dit que cela s’est déroulé au cours d’au moins deux réunions de crise convoquée par le Président Talon sur la question du parrainage, courant février 2021.

Suite à ces deux réunions avec le Chef de l’État dont lesdits députés nous rendaient compte au fur et à mesure, ils m’ont demandé et obtenu de ma part 70 000 000 de FCFA pour se rendre sur le terrain, dans leurs diverses circonscriptions électorales en vue d’informer leur militant de la candidature qu’ils étaient sur le point de parrainer et motiver leur choix.”

” Je voudrais réitérer mon profond respect pour ces magistrats de haut rang que j’ai en face de moi. Mais je sais qu’ils ne sont pas libres. Je sais qu’ils ne sont pas indépendants. Mais je sais qu’on se retrouvera un autre jour, un autre temps, un autre moment. Je n’ai pas de colère, je n’ai pas de haine. Je n’ai pas de vengeance. Au contraire. ” Rékiatou MADOUGOU presqu’ à la fin de sa déposition.Crédit photo : Cellule de com R. MADOUGOU

Comlan Hugues Sossoukpè

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1 commentaire
  1. Akanni dit

    C’est dommage pour ce pays ..Que la Criet soit une âme de destruction physique et morale des citoyens…La roue tourne et tournera toujours….

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