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Bénin : Moïse Kérékou quitte le parti Les Démocrates et clarifie son duo avec Joël Aïvo

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Moïse Kérékou a quitté le parti Les Démocrates dont Reckya Madougou a été candidate recalée pour la présidentielle de 2021 pour le parti FCBE. Il démissionne après sa suspension du parti en raison de son positionnement en tant que candidat au poste de vice-président de Joël Aïvo pour la présidentielle de 2021.

Moïse Kérékou n’est plus membre du parti Les Démocrates. Il a confirmé sa démission à ses Militantes , Militants et sympathisants ce jeudi 23 décembre 2021. Selon lui, 2021 a été une année particulière.

“Mes chers compatriotes, je profite de l’occasion pour vous informer que j’ai démissionné, en début de ce mois, du Parti LES DÉMOCRATES. Ma démission est une suite logique de ma suspension des activités du Parti intervenue dans une décision du 05 février 2021”, a-t-il expliqué après avoir présenté les voeux de nouvel an.

Les raisons de son positionnement sur la liste de Joël Aïvo

Moïse Kérékou souligne que le Parti Les Démocrates lui reproche d’avoir été candidat sur une autre liste autre que celle du Parti. “Si je me suis porté candidat c’est à cause d’une part des atermoiements du Parti à quelques jours du dépôt des dossiers de candidature pour les élections présidentielles et d’autre part, de la procédure biaisée dans la sélection du duo du Parti”, a clarifié Mïse Kérékou.

En effet, je n’arrivais pas à concevoir qu’à la veille d’une élection d’une telle envergure que le Parti tergiverse encore : faut-il aller aux élections ou faut-il boycotter (ne pas aller) ! Lorsqu’il fut annoncé au départ que le Parti ne prendra pas part à la compétition électorale, plus d’un membre-fondateur était abasourdi et le parti nouvellement créé était au bord de l’implosion.

La base n’était pas d’accord avec cette décision dont on ignorait l’origine : qui a décidé ! Aucun débat en plénière n’avait été mené sur ce sujet au sein de la Coordination Nationale. Personnellement, je n’étais pas pour la politique de la chaise vide et je l’ai fait savoir à maintes occasions en interne. Mes arguments étaient fondés sur les récentes élections boycottées par l’opposition dans certains pays de la sous-région. Partout où cela s’est passé, elle s’en est toujours sortie perdante.

Le raisonnement à fortiori, séduisant et fort respectable, mais dénué de logique et d’objectivité, qui voudrait que Les Démocrates ne prennent pas part à cette élection à cause de bon nombre de revendications demeurées lettre morte, ne pouvait d’ailleurs plus se justifier à partir du moment où le Parti a obtenu son Récépissé en se conformant à la nouvelle charte des Partis.

Le jeu démocratique devait donc se poursuivre même s’il était en notre défaveur à première vue ; le terrain n’avait pas encore dit son dernier mot. Nous sommes Les Démocrates et nous devons rester des Démocrates. Au demeurant, j’ai été sincèrement heureux que le Parti ait in fine pris l’option de prendre part aux élections. Hélas, les contradictions internes au sommet n’ont pas permis une démarche saine et un discours cohérent à tel point que les diatribes sur le code électoral et le parrainage ont été la quintessence même du message du Parti à la presse la nuit même du dépôt de candidature à la Commission Électorale Nationale Autonome (CENA). Tout ça ne faisait pas sérieux !

Moïse Kérékou

Le choix du duo des Démocrates n’a pas été impartial

Moïse Kérékou dit n’avoir pas eu le sentiment que le Comité ad hoc mis sur pied dans la précipitation ait eu suffisamment de temps pour approfondir (étudier à fond) les candidatures et que le Conseil National ait eu à délibérer.

“Autrement dit, je reste convaincu que le choix du duo des Démocrates n’a pas été impartial. Le seul critère qui devait prévaloir ou avoir plus de poids, à mon humble avis, était le Parrainage ; car sans parrainage pas de possibilité de participer à la compétition. Le débat n’a pas eu lieu. Malheureusement, il a tourné autour de la question du financement et ce dans un cercle restreint. Et le consensus comme le prévoient les textes a manqué. C’était fait à dessein. En langage terre à terre, on dit : les dés étaient pipés d’avance ! Par ailleurs, nombre d’articles des documents fondamentaux ont été violés allègrement lors de la sélection. Ces violations semblent une pratique bien courante au sein du Parti puisque même ma suspension arbitraire a violé respectivement l’article 78 des Statuts et l’article 98 du Règlement intérieur”, va-t-il dénoncer.

Dans son message, il a précisé qu’il a été non seulement membre-fondateur mais aussi Secrétaire aux Relations Extérieures. “Ce n’est pas un problème de personne, ni avec les Responsables ou les militants du Parti, encore moins avec le duo désigné. C’est plutôt une question de principe, de légalité, de démocratie, de respect des militants et de responsabilité personnelle”, a-t-il insisté.

Moïse Kérékou rejoint le parti FCBE

Après sa démission du parti Les Démocrates, Moïse Kérékou a posé ses valises au sein du parti FCBE. “Maintenant, une question s’impose naturellement ! Où allons-nous ? Où irons-nous ? Quel chemin devons-nous emprunter ? Où nous conduiront nos prochains pas”, dit-il avant d’informer ses compatriotes.

“Et vous savez tout ce que j’ai entrepris entre temps pour la réconciliation des deux ailes en impliquant même le Président Obasanjo. FCBE, c’est notre parti d’origine. Je pense qu’il faut retourner à la maison pour ne pas errer. Oui, c’est mon avis !”, a-t-il annoncé.

En ce qui concerne les recommandation de ses militants qui l’invite à créer son propre parti politique, Moïse Kérékou pense que cela va de soi au regard de notre expérience politique d’une douzaine d’années. “Vos suggestions et vos recommandations ne sont pas rentrées dans des oreilles d’un sourd. Lors de ma tournée que j’envisage entreprendre bientôt, nous aurons à en discuter face à face et de vives voix.”, a-t-il promis.

Moïse Kérékou réagit à l’arrestation de Joël Aïvo

Candidat recalé à la présidentielle du 11 avril 2021, pour faute de parrainage, Moïse Kérékou a réagit au lendemain de l’arrestation de Joël Aïvo avec lequel, il était en duo pour le compte du Front pour la Restauration de la Démocratie (FRD).

« C’est avec un cœur meurtri que j’ai appris et suivi l’interpellation et l’emprisonnement du Professeur Joël Aïvo« , a déclaré Moïse Kérékou. « Je connais le Professeur Aïvo depuis 2006, c’est un légaliste et un homme intègre. Il ne mérite pas ce sort », a-t-il réagi.

« En ces circonstances malheureuses et douloureuses, n’oublions pas Réckya Madougou qui est aussi incarcérée depuis plus d’un mois et son colistier Patrick Djivo qui a subi un AVC. Mes pensées vont à l’endroit de son épouse (Joël) et de ses enfants ainsi qu’à sa famille et à son staff politique. Je n’oublie pas ses nombreux militants, ses étudiants et tous ceux qui l’aiment », a-t-il ajouté, affirmant qu’il a l’intime conviction qu’au dessus de la justice des hommes, « il y a la justice divine« .

Le duo du Front pour la Restauration de la Démocratie (FRD) a été recalé pour faute de parrainage. Arrêté jdans une embuscade sur le pont de Godomey, Joël Aïvo a été déposé en prison sous le chef d’accusation d’atteinte à la sûreté de l’Etat et de blanchiment de capitaux. Le lundi 06 décembre 2021, il a été condamné à 10 ans de prison ferme et à 45 millions d’amende.

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