Bénin : des prostituées (TS) contre-attaquent Alain Orounla et font des propositions
Les travailleuses du s3xe ne sont pas d’accord avec la traque lancée contre elles dans la ville de Cotonou, par le Préfet Alain Orounla. Elles avouent qu’elles rendent un grand service à une certaine catégorie d’hommes qui sont des demandeurs.
La répression contre les filles de joie menée depuis quelques jours par l’autorité préfectorale du Littoral, Alain Orounla n’est pas une mesure légitime selon les travailleuses du s3xe. À en croire leurs dires, ce métier ne s’inscrit pas dans une posture criminelle ou encore génocidaire.
Olga, une travailleuse de s3xe, n’approuve pas cette décision du Préfet Alain Orounla. « Les TS (travailleuses de sexe) ne sont pas des phénomènes ni des mauvaises herbes et leur activité ne saurait être traitée ainsi. Elles ne sont point ni génocidaires ni criminelles », a-t-elle répondu au micro de Frissons radio. Elle pense que l’habillement des travailleuses du s3xe est conforme aux normes de la bienséance et ne porte pas atteinte à la pudeur.
“Il y a plus de prostituées dans les foyers que dans les rues”
La jeune femme affirme que les personnes qui exercent ce métier sont plus nombreux dans les foyers que dans les rues. «Nous disons non à la brimade des TS, qui sont des responsables et qui ne se mettent pas nue dans les rues. Plusieurs dans leurs sorties et dans leur métier s’habillent très bien, mieux que celles qui ne le sont pas. Et combien sont les femmes qui ne le sont pas ? Il y a plus de prostituées dans les foyers que dans les rues », a confié Olga.
Pour elle, la démarche du Préfet n’est pas bonne et renvoie elle et ses collègues dans la clandestinité. Comme dans toute métier, Olga fait savoir que le travail du s3xe rend et offre un grand service à une catégorie de personnes qui en sont parfois dans le besoin. « C’est un problème d’offre et de demande. Actuellement, il y a des gens qui sont dans le besoin, les célibataires, les veufs, les divorcés, et même les mariés, ces hommes dont leurs femmes sont enceintes et ils ne veulent pas aller commettre de viol ou de pédophilie », a-t-elle avancée.
Il faut encadrer le secteur
Les TS martèlent que c’est une nécessité légitime d’encadrer leurs métier qui est la plus ancienne au monde. « C’est malheureux de refuser aux gens de faire cette activité à visage découvert. Il faut essentiellement encadrer ce secteur qui est assez vieux ». Mais elle est farouchement contre l’exploitation des enfants dans certains réseaux de prostitution. «Ce qu’il faut essentiellement refuser, c’est surtout ces gens qui enferment les enfants dans une maison close et leur interdire même toute possibilité de sortie », confie Olga.
La professionnelle du s3xe appellent à la responsabilité des parents, qui livrent les enfants à eux-mêmes au point de s’adonner très tôt à la pratique de la prostitution. Olga suggère l’intervention des sociologues, psychologues et médecins pour que l’action du Préfet soit bénéfique pour tous.
« Ces femmes sont d’accord pour accepter le volet portant sur leur récupération dans le sens d’un mieux être. Tout le monde veut un mieux être », a conclu Olga.
Une autre travailleuse de s3xe interroge sous le pseudo de Gi, fait savoir qu’elles bénéficient des soins de santé adéquats auprès des structures sanitaires. Pour elle, la fermeture systématique des lieux de tolérance n’est pas la meilleure option.
« C’est vrai que nous sommes vulnérables, mais nous allons à l’Hôpital chaque 3 mois. Chacun connaît son état sérologique. S’il y a des dispositions à prendre, on va trouver une solution ensemble. Mais la fermeture des maisons closes n’est pas la solution », a-t-elle proposé.