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Bénin : ça grogne! Déclassés, les enseignants ACDPE recrutés en 2016 appellent Patrice Talon au secours

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Les enseignants Agents Contractuels de Droit Public de l’État (ACDPE) recrutés en 2016 avec la Licence Professionnelle et mise à disposition du Ministère des Enseignements Secondaire, Technique et la Formation Professionnelle ont dénoncé, ce lundi 26 décembre 2022, une situation d’injustice dont ils sont victimes depuis leur insertion dans la fonction publique.

Conformément à l’arrêté interministériel n° 111 / MESTFP / MTFP /MEF / SGM / DPAF / DETFP / DESG / SA / 030SGG21 du 19 juillet 2022 signé par l’actuel Ministre des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle (MESTFP), portant mise en formation des enseignants, les enseignants ayant le DTS sont envoyés en formation pour le CAPET. La formation a démarré le 22 décembre et prend fin le 30 décembre 2022 à l’ENSET de Lokossa.

Mais, depuis leur recrutement, certains de leurs collègues titulaires de licence professionnelle ayant les moyens, ont pu s’inscrire sur fonds propre et ont obtenu leur CAPET à l’ENSET de Lokossa. Confrontés à une situation qu’ils qualifient d’injuste, les deux cents soixante-dix (270) enseignants ACDPE déployés dans les lycées techniques agricoles, les lycées techniques industriels, les centres de formation et les centres de métiers en 2016 ont crié leur ras-le-bol dans un mémorandum dont TRIOMPHE MAG a reçu copie.

Un mélange homogène qui ne fait pas bon ménage

“Par le communiqué n°037/MTFPAS/DC/SGM/DGFP/DRAE/STCD/SA du 26 octobre 2016 le Ministre du Travail et de la Fonction Publique (MTFP) a lancé le recrutement de deux cents soixante-dix (270) enseignants titulaires de Licence Professionnelle dans la catégorie A par application de la loi n° 2015-18 portant statut général de la fonction publique qui stipule en son article 91 que la troisième échelle de la catégorie A est constituée « du diplôme du niveau 1 des Ecoles et Instituts de l’enseignement supérieur, licence professionnelle ou équivalent » et du décret N° 2015-373 du 24 juin 2015 portant régime juridique d’emploi des Agents Contractuels de l’Etat (ACE) qui précise en son article 10 dernier alinéa que la troisième échelle de la catégorie A est composée de : « diplôme du niveau 1 des écoles et instituts de l’enseignement supérieur, maîtrise ou équivalent »”, explique le mémorandum.

Selon eux, au lendemain de leur recrutement, le ministère de la fonction publique a mis à la disposition du Ministère des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle (MESTFP) ces enseignants titulaires de Licence Professionnelle. “Ce dernier les a déployés dans les lycées techniques agricoles, les lycées techniques industriels, les centres de formation et les centres de métiers où ils exercent le travail des professeurs certifiés depuis six ans, c’est-à-dire qu’ils interviennent dans les classes du second cycle”, ont-ils rappelé.

Un contrat sans corps, sans grade ni salaire

A la signature de leurs contrats, le formulaire de contrat présenté était sans corps, sans grade ni salaire. A ce titre, malgré l’existence de toutes les dispositions légales, ils dénoncent avoir été classés dans la catégorie B, échelle 1, échelon 1. “Surpris de cette violation des textes, nous avons mené diverses actions à l’endroit du MESTFP qui sont restées vaines jusqu’à ce jour. Sans issue, nous avions écrit au Président de la République du Bénin, au Ministre des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle et au Ministre du travail et de la Fonction Publique. N’ayant toujours pas de suite favorable, nous avons saisi le juge administratif à travers un cabinet d’avocat pour nous défendre. Des correspondances ont été adressées aux différents ministères concernés”, peut-on lire dans le mémorandum.

Dans l’objectif de répondre à la lettre N° 593/SGM/MESTFP/DESG/SA du 04 octobre 2022 ayant pour objet mise en formation initiale d’enseignants du MESTFP, les 270 enseignants se sont présentés à l’ENSET de Lokossa le 23 décembre 2022. “Contre toute attente, le Directeur Adjoint de l’ENSET nous annonce que les détenteurs de Licence Professionnelle seront formés pour le BAPET alors que depuis sa création, l’ENSET a toujours formé les titulaires de Licence Professionnelle pour le CAPET”, se désolent ils.

Or, conformément au compte rendu du conseil des ministres du 30 juin 2021, 662 aspirants avaient été recrutés et envoyés en formation au profit des lycées techniques agricoles. Parmi eux, les 517 aspirants de niveau licence professionnelle seront formés pendant deux ans pour obtenir le CAPET (www.gouv.bj/actualite/1859/).

De même, conformément au compte rendu du conseil des ministres du 29 juillet 2020, il a été procédé au recrutement de 60 élèves professeurs certifiés. En effet, selon le tableau des corps du concours de ces 60 élèves professeurs certifiés du MESTFP, ils sont tous titulaires d’un baccalauréat + 2 ans révolus et seront formés pour le CAPET. Nous voudrions également vous rappeler que les ACDPE de la promotion des reversés en 2008 dans l’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle, avec la licence professionnelle ont été formés pour le CAPET.

Des doléances, Patrice Talon invité à Trancher

A bout de souffle, les 270 enseignants pensent que la balle est désormais dans le camp du président Patrice Talon. “Nous appelons le secours du Chef de l’Etat et du Gouvernement, Son Excellence Monsieur le Président Patrice TALON qui fait un grand effort pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des Agents de l’Etat en général et celui des enseignants en particulier, pour que justice soit faite aux enseignants recrutés avec la licence professionnelle”, a déclaré leur porte parole.

A l’en croire, à ce jour, ils souhaitent obtenir leur arrêté de mise en formation avant le démarrage de leur formation initiale, décaler le premier regroupement de la formation initiale des enseignants recrutés avec la licence professionnelle afin de corriger cette injuste qui s’annonce sur leur promotion et sur leur carrière.

Le même mémorandum précise que l’objectif n’est pas boycotter de leur formation initiale mais d’attirer l’attention des responsables du système éducatif à divers niveau sur cette injustice que vivent les enseignants recrutés en 2016 avec la Licence Professionnelle puis d’implorer la clairvoyance et l’indulgence du chef de l’Etat pour qu’il intervienne en leur faveur par respect des textes de la République du Bénin et pour l’efficacité du secteur de l’enseignement technique et de la formation professionnelle.

Ci dessous les documents qui justifient la dénonciation des enseignants Agents Contractuels de Droit Public de l’État (ACDPE)

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