Trois ans après sa suspension, le quotidien La Nouvelle Tribune est désormais autorisée à paraître au Bénin.
Le quotidien La Nouvelle Tribune, un organe de presse dont le promoteur est Vincent Folly est de nouveau autorisé à paraître par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac).
Cette décision a été prise par la nouvelle mandature de l’organe de régulation des médias au Bénin, dans une décision datant du 4 août et signée par son Président Rémi Prosper Moretti.
A en croire la décision, la suspension relevant de “la décision n°18-034/Haac du 26 juillet 2018 portant interdiction de parution du journal La Nouvelle Tribune” est levée.
De chroniques jugées “insultantes” pour le Chef de l’État
Pour rappel La Nouvelle Tribune a été interdit de parution, après la publication d’une série de chroniques jugées “insultantes”, à l’endroit du Chef de l’État. Il s’agit de deux articles publiés respectivement, dans le numéro 2056 du 23 février 2011 intitulé «Le vrai visage de Robert Dossou» et dans le numéro 2066 du 09 mars 2011 dont le titre est «Kérékou jette le masque».
Le premier a fait l’objet dès le 25 février d’une plainte en bonne et due forme du président de la Cour Constitutionnelle en personne (Cf. ci-contre). Ce qui n’a pas été le cas pour le deuxième article incriminé dont semble-t-il, la Haac s’est, elle-même, autosaisie.
Bras de fer entre la HAAC et La Nouvelle Tribune
A l’époque, le quotidien béninois d’informations “La Nouvelle Tribune“ s’est engagé dans une bataille judiciaire pour se faire rétablir. Après la décision du Tribunal de première instance de première classe de Cotonou attestant que la suspension de La Nouvelle Tribune par la HAAC rentre dans le cadre des attributs de l’institution, le Directeur de publication du journal, Vincent Folly a décidé de saisir la Cour d’Appel de Cotonou.
Le jeudi, 16 mai 2019, dans son délibéré, la Cour a condamné la Haac et ordonne le rétablissement du journal dès notification de la décision sous peine d’une astreinte comminatoire de 500.000 F Cfa par jour de résistance. Mieux, dans ledit verdict, la Cour a annulé le jugement n°019/18 2ème CH-CM du 12 octobre 2018 rendu par le Tribunal de première instance de Cotonou.
Dans ledit jugement, la juge en charge du dossier s’est déclarée incompétente et a affirmé qu’il n’y a pas voie de fait. La Cour dans son délibéré déclare que « la décision n°18-34/HAAC du 26 juillet 2018 portant interdiction de parution du journal jusqu’à nouvel ordre est constitutif de voie de fait»