Le gouvernement sud-africain a présenté à l’Assemblée nationale, ce vendredi 9 décembre 2022, un projet de loi pour dépénaliser la pr0stituti0n sur toute l’étendue du territoire national. Selon le ministre sud-africain de la Justice, l’initiative vise principalement à lutter contre les violences faites aux femmes qui ne cessent de s’accentuer.
En Afrique du Sud, les travailleuses du s3xe peuvent bientôt exercer librement leur métier. Vendredi, le gouvernement du président Cyril Ramaphosa a proposé un projet de loi pour dépénaliser la pr0stituti0n. C’est le ministre de la Justice Ronald Lamola qui a présenté au parlement cette législation en indiquant que la mesure permettra de mieux protéger les pr0stituées, en ne faisant plus d’elles des criminelles et en leur offrant un meilleur accès aux soins, rapporte RFI.
Pour le ministre, rendre illégale la pr0stituti0n « n’a pas arrêté la vente ou l’achat de s3xe. Cela a plutôt conduit à davantage de violences contre ces travailleurs ». Le gouvernement sud-africain a décidé d’un projet de loi pour dépénaliser le métier le plus vieux au monde dans l’espoir de réduire les violences subies par les filles de joie. « Cela permettra un meilleur accès aux soins, moins de discrimination et de stigmatisation », a ajouté le ministre de la Justice lors d’un point de presse.
Pour le groupe de défense des droits des pr0stituées SWEAT, ce projet de loi est « une incroyable nouvelle ». « Si les travailleuses du sexe ne sont plus étiquetées comme des criminelles, elles pourront beaucoup mieux travailler avec la police pour lutter contre la violence », a écrit le groupe sur Facebook. Si ce projet de loi sur la dépénalisation de la pr0stituti0n est adopté par le parlement, l’offre et le recours à des services s3xuels ne seront plus traités comme un délit.
Diminuer les violences
Le projet de loi, qui a été publié pour consultation publique, ne traite que de la dépénalisation et ne réglemente pas l’industrie du s3xe, ce qui, selon le ministre de la Justice, devrait être abordé ultérieurement. Cette dépénalisation n’est qu’une première étape, et le ministère de la Justice entend par la suite mettre en place de nouvelles mesures pour réguler le secteur. En Afrique du Sud, les pr0stituées font objet de stigmatisation depuis longtemps. Outre la stigmatisation, les violences faites aux femmes continuent d’augmenter dans tout le pays.
Le président Cyril Ramaphosa a récemment confié que les violences basées sur le genre devraient être considérées comme la principale « pandémie », affectant le pays, puisque pas un jour ne passe sans que de nouveaux crimes « horribles » rapportés par les médias. En octobre dernier, le meurtre de plusieurs travailleuses du s3xe avait choqué le pays. Selon les associations, le pays compte environ 150.000 pr0stituées. Le gouvernement veut alors dépénaliser la pr0stituti0n pour diminuer les violences.