Bénin : la Cour tranche un recours sur la libération de l’opposante Reckya Madougou
La Cour constitutionnelle a rendu sa décision sur la relaxe de l’opposante Reckya Madougou demandée par un citoyen dans un recours. Après examen du recours, la haute juridiction du Bénin s’est déclarée incompétente.
Au Bénin, le sieur A.D., a adressé un recours à la Cour constitutionnelle le 08 mars 2021 demandant à la juridiction d’intervenir auprès de la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (CRIET) pour la remise en liberté de l’ancienne ministre de la justice Reckya Madougou placée sous mandat de dépôt depuis quelques mois.
Dans son recours, le plaignant estime que les conditions d’interpellation et de détention de Reckya Madougou sont arbitraires et qu’elle a été l’objet de traitements inhumains au moment où elle était arrêtée. La Cour Constitutionnelle présidée par Joseph Djogbenou a débouté le requérant après avoir statué sur ladite demande.
« Les sept sages ont estimé que l’arrestation et la garde à vue de Madame Reckya Madougou sont conformes la constitution et qu’en l’état, il n’y a pas eu traitements inhumains sur la personne de Reckya Madougou », rapporte Banouto.
La cour s’est déclarée incompétente pour intervenir auprès de la CRIET
La haute juridiction du Bénin s’est ensuite déclarée incompétente pour intervenir auprès de la CRIET en vue de permettre la libération de Reckya Madougou, incarcérée à la maison d’arrêt d’Akpro-Missérété. La cour s’est surtout basée sur l’explication donnée par le Procureur spécial près la CRIET Mario Mètonou pour rendre ladite décision.
Selon les clarifications évoquées par le procureur de la juridiction spéciale, l’arrestation de Reckya Madougou fait suite à une procédure d’enquête ouverte le 26 février 2021 contre les sieurs Georges Sacca, un de ses proches et Ibrahim Mama Touré, un Colonel à la retraite. Pour Mario Mètonou, cette procédure judiciaire enclenchée contre Reckya Madougou est conforme aux règles de procédure pénale elles-mêmes déclarées conformes à la constitution.
Poursuivie par la Criet pour financement d’actes terroristes, le procès de l’ancienne ministre Reckya Madougou est fixé au 10 décembre 2021. Les avocats de l’opposante martèlent toujours que le dossier est vide. Ils ont d’ailleurs formulé deux demandes de remise en liberté, mais celles-ci ont été rejetées par la juridiction spéciale.