Bénin : pour avoir dénoncé son violeur, une mineure victime de persécution itérative à Calavi
Pour avoir dénoncé un violeur qui qui a été jeté en prison pour crime, une jeune fille de 16 ans et sa famille ne respirent guère à Zinvié dans la commune d’Abomey-Calavi.
La famille d’un violeur qui aurait été dénoncé par une jeune fille mineure de 16 ans, se sont montrés rebelles contre cette dernière. C’est dire que depuis l’arrestation de son violeur, la jeune fille est confrontée aux menaces et injures de la part de la part de certains membres de la famille ainsi que les proches dudit violeur.
Récit de l’ONG FND
Innocentia ( nom d’emprunt) âgée de 16 ans, élève en classe de 4ème et sa famille n’ont plus le sommeil tranquille depuis peu dans la commune d’Abomey Calavi. Et pour cause, la famille d’un violeur leur en veut à mort pour avoir emprisonné leur fils, le violeur.
Et pourtant, cette même famille en Mai dernier, a conduit en prison, un meunier de 40 ans, qui a violé leur fille de 11 ans à Zinvié dans la même commune. “En Juin dernier lors d’une visite domiciliaire que nous avons effectuée chez Innoncentia, cette jeune élève en classe de 4ème à Zinvié (Abomey-calavi) et victime de viol en Octobre 2020, elle nous informait qu’elle n’a pu valider l’année scolaire parce qu’à un moment donné, elle ne pouvait plus suivre les cours ni étudier à cause des menaces qui ne faisaient que grandissantes”, a dénoncé Héléna Capo Chichi.
En effet, depuis l’arrestation de son violeur, elle est objet de railleries, de moqueries, d’injures, d’humiliations, de mépris et de menaces de la part de ses camarades qui étaient des amis de son violeur, des bonnes dames vendeuses qui étaient des proches de la famille du violeur et certains des membres de sa famille.
Le pire, leur village étant restreint, partout où elle passait, à l’école, au marché, au champ, elle était indexée et insultée.
Parfois, elle était obligée de s’enfuir pour se cacher dans la brousse quand elle rencontrait un proche de son violeur en chemin.
Impossible pour elle de se rendre à l’école un jour sans que personne ne lui rappelle son malheur et le faite que son violeur soit incarcéré par sa faute. Ils leur arrivaient de lui promettre qu’ils feront tout leur possible pour qu’à la sortie de son violeur de la prison, qu’elle même vienne se coucher sur son lit pour lui demander de lui faire l’amour.
Ils lui promettaient, qu’au plus un mois après la sortie de son violeur, qu’elle portera son enfant. “Nous avions pris contact avec l’Association des parents d’élèves de son établissement. Ces derniers avec les autorités du collège ont pris des dispositions pour mettre fin à cette discrimination dans le collège.
Disparaitre et se cacher
Néanmoins, hors du collège, elle devrait faire face à la réalité. Profondément abattue, frustrée et apeurée, elle était obligée de manquer les cours parfois. Difficile pour elle d’assimiler les leçons ou de faire des exercices. Disparaitre et se cacher pour ne plus jamais rencontrer ces personnes, étaient son envie qu’elle chérissait.
« Tata Hélèna, s’il te plait, sort moi de ce village si tu veux que je reprenne les classes. Je ne peux plus continuer à vivre dans ce village. Mes parents ont dit n’avoir nulle part où m’envoyer. Toi, ne me laisse pas s’il te plait ! Aide-moi !», a confié la jeune fille à la président de l’ONG, Héléna, Capo Chichi.