Santé reproductive : ouverture du 4e Dialogue régional des jeunes du Partenariat de Ouagadougou à Cotonou

La ville de Cotonou a abrité ce mardi 6 mai 2025, le lancement officiel de la quatrième édition du Dialogue Régional des Jeunes du Partenariat de Ouagadougou. L’événement, qui se tient sur plusieurs jours, réunit des jeunes venus des neuf pays membres dudit partenariat, aux côtés des partenaires techniques et financiers. Il vise à stimuler la réflexion sur le renforcement des associations de jeunes et à favoriser les échanges autour des stratégies concrètes pour financer les droits en santé sexuelle et reproductive (DSSR) des adolescents et jeunes dans un contexte de baisse progressive des financements extérieurs.

Le rideau s’est levé ce mardi sur la quatrième édition du Dialogue Régional des Jeunes du Partenariat de Ouagadougou (PO), à l’Hôtel Novotel Orisha de Cotonou. Cette rencontre de haut niveau réunit des jeunes venus des neuf pays membres du PO – dont le Bénin, le Burkina Faso, le Sénégal – ainsi que des partenaires techniques et financiers, pour réfléchir ensemble sur l’avenir du financement des DSSRAJ, dans un contexte de raréfaction des aides extérieures.

Le thème retenu cette année : « Financement des DSSR Agi : quelle stratégie pour une durabilité des interventions en faveur des jeunes ? » appelle à un changement de paradigme.

Des solutions innovantes pour pérenniser les acquis

“Ce dialogue, c’est notre opportunité de réfléchir, mener des réflexions pour des stratégies de financement durable, endogène et très efficace”, a déclaré Amour Dieudonné Vodounhessi, point focal Jeunes PO/FP2030. Pour lui, l’heure est venue de dépasser la dépendance envers les bailleurs de fonds pour mobiliser les gouvernements, les collectivités locales, les entreprises et les efforts individuels des jeunes eux-mêmes.

Marie BA, Directrice de l’unité de coordination du PO, a encouragé les participants à s’inscrire dans une dynamique d’innovation : “Le challenge pour vous et pour nous, ce sera que les jeunes puissent bâtir sur les réalisations que les cohortes précédentes ont eues à réaliser. […] En tant qu’acteurs locaux, voyons comment pallier cette situation et diminuer la dépendance au financement externe.”

Présent à l’ouverture, le représentant du ministre béninois de la Santé, Dr Thierry Lawalé, a rappelé le caractère fluctuant de l’environnement économique mondial et les impératifs d’adaptation. “L’environnement a toujours été chrysogène. […] Ce n’est pas aujourd’hui que l’on va finir d’en parler. Demain, nous aurons d’autres réalités qui vont nous obliger à faire des choix, à opérer des priorités”, a-t-il souligné. Il a aussi interpellé les jeunes sur leur responsabilité : “Que faisons-nous de l’argent que nous avons ? Qu’est-ce que nous apportons de positif à l’humanité ? Lorsque chacun de nous répond positivement à cette question, on aura gagné la moitié du choc.”

Au-delà des discours, le dialogue prévoit plusieurs panels, des sessions interactives et des moments de co-création pour faire émerger des idées concrètes sur le financement durable. Les jeunes leaders du Think Tank Jeunes (TTJ) du PO, tels que Sibila Ouedraogo, Benjamin Sadia et Marie Cynthia Ahamadah, y joueront un rôle moteur.

Un engagement régional fort pour l’avenir des jeunes

Selon les organisateurs, l’objectif est aussi de renforcer les capacités des associations de jeunes afin qu’elles deviennent elles-mêmes actrices du changement et non plus uniquement bénéficiaires.

En toile de fond : la volonté du PO et de ses partenaires de maintenir leur leadership dans la promotion des DSSRAJ en Afrique de l’Ouest. Il ressort de cette première journée que les jeunes sont les piliers du changement en santé reproductive.

Le Dialogue Régional des Jeunes du Partenariat de Ouagadougou (PO) est une plateforme annuelle qui réunit des jeunes leaders issus des neuf pays membres du PO – dont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Togo. Lancée pour la première fois en 2021, cette initiative vise à renforcer l’engagement des jeunes en matière de santé sexuelle et reproductive, à encourager leur participation active aux politiques publiques et à favoriser la mobilisation de ressources pour des actions durables.

L’édition 2025, prévue pour durer trois jours à Cotonou du 6 au 8 mai, se tient dans un contexte marqué par une réduction progressive des financements internationaux, poussant les acteurs à explorer des solutions locales et pérennes.