Le réalisateur et producteur Jean-François Davy, figure marquante du cinéma érotique français, est décédé vendredi 2 mai à l’âge de 79 ans, des suites d’une crise cardiaque, a annoncé sa famille. Connu pour avoir lié films pornographiques et démarche artistique dès les années 1970, il fut notamment le premier à projeter une œuvre pour adultes au Festival de Cannes.
Si son nom ne résonne pas forcément dans toutes les générations, Jean-François Davy a marqué un tournant dans l’histoire du cinéma français en profitant de l’élan de libération sexuelle post-mai 68. En 1975, son documentaire Exhibition, qui explore les coulisses d’un tournage pornographique, est projeté en salle traditionnelle, puis devient le premier film X diffusé sur Canal+. Le cinéaste y revendiquait une forme de réflexion autour du genre, loin des simples clichés provocateurs.
Précurseur sur la question de l’exploitation des femmes dans l’industrie du sexe, Davy réalisait dès 1976 deux documentaires : Prostitution et Les Pornocrates, qui dénoncent les dérives du milieu. Il affirmait alors vouloir proposer des « polissonneries déshabillées » avec un regard critique, et assumait un style que certains qualifiaient de « porno à papa ».
Mais Jean-François Davy ne s’est jamais limité à l’érotisme. Admirateur de François Truffaut, il a aussi été producteur du film La meilleure façon de marcher de Claude Miller. Il a exploré d’autres genres avec des comédies (Chaussette surprise, Tricheuse), des films d’aventure (Les Aiguilles rouges) ou encore un film social (Vive la crise), sans jamais rencontrer le succès escompté dans le cinéma plus classique.
« Il a eu mille vies. C’était une force de la nature… rock’n’roll jusqu’au bout », a confié son fils Mathieu au Parisien. Décédé la veille de son 80e anniversaire, il aurait, selon lui, orchestré « sa dernière fantaisie ».
