Fuite des talents : le Bénin voit partir ses docteurs vers la Guinée
Le Bénin perd une partie précieuse de ses ressources humaines, alors que plusieurs de ses docteurs choisissent de partir pour la Guinée.
Le mercredi 18 septembre 2024, les résultats du recrutement des enseignants-chercheurs en Guinée ont révélé que de nombreux docteurs béninois rejoignent les rangs des institutions d’enseignement supérieur de ce pays voisin.Ces docteurs, qui étaient pour la plupart vacataires dans les universités nationales du Bénin, ont trouvé en Guinée une opportunité de stabiliser leur carrière. La publication de leurs noms, à la suite du concours, marque un tournant, révélant un problème de rétention des talents dans le système éducatif béninois.
Selon les informations recueillies, la majorité de ces enseignants proviennent de l’École nationale supérieure de Natitingou, de la Faculté des sciences et techniques (FAST), de l’Institut national supérieur de technologies industrielles (INSTI) de Lokossa et de la Faculté des sciences agronomiques.
Au total, ils seraient une cinquantaine à faire partie de cette vague de départs.Parmi eux, un docteur en mathématiques se démarque particulièrement. « C’est un véritable prodige, craint des experts internationaux lors des colloques », confie un collègue de l’Université d’Abomey-Calavi. Pourtant, malgré son talent et ses distinctions, il a été contraint de chercher ailleurs une reconnaissance qu’il n’a pas trouvée au Bénin. « Il a tout sacrifié pour en arriver là, mais il n’a jamais obtenu le statut qu’il mérite. Pendant que ses camarades à l’étranger sont déjà maîtres de conférences, lui est resté bloqué », explique-t-on.Pour ces docteurs, le départ vers Conakry représente une nécessité plus qu’un choix.
Une situation qui révèle une profonde crise dans l’enseignement supérieur béninois, où le manque de perspectives pousse des cerveaux brillants à s’expatrier. Une véritable perte pour le pays, qui voit ses forces vives s’éloigner, faute de pouvoir leur offrir un avenir digne de leurs compétences.