Burkina Faso, Mali et Niger: les raisons de leur retrait de la CEDEAO
Les gouvernements militaires du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont récemment pris une décision historique en annonçant leur retrait immédiat de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette organisation régionale, regroupant 15 pays, voit ainsi trois de ses membres quitter ses rangs.
Dans un communiqué officiel conjoint diffusé dimanche, les chefs d’État de ces trois nations ont affirmé agir en pleine conscience de leur responsabilité historique et en réponse aux attentes, inquiétudes et espoirs de leurs peuples. Ils ont souligné la souveraineté de leur décision, mettant en avant leur engagement envers leur propre population.
L’annonce de ce retrait, largement relayée par les médias nationaux, marque un tournant majeur dans les relations entre ces pays du Sahel et la CEDEAO. Les implications de cette décision restent à évaluer, alors que la région fait déjà face à de nombreux défis politiques, sécuritaires et économiques.
Cette décision suscite déjà de vives réactions au sein de la communauté internationale, et il est fort probable qu’elle continuera de faire l’objet de discussions intenses dans les semaines à venir.
COMMUNIQUE CONJOINT DU BURKINA FASO, DE LA REPUBLIQUE DU MALI ET DE LA REPUBLIQUE DU NIGER
Désireux de réaliser l’intégration entre les Etats de la sous-région et mus par les idéaux de fraternité, de solidarité, d’entraide, de paix et de développement, Leurs Excellences Le Général Aboubacar Sangoulé Lamizana, Le Général Moussa Traoré et Le Lieutenant-Colonel Seyni Kountché, respectivement Chefs d’Etat de la Haute Volta (actuel Burkina Faso), du Mali et du Niger, créaient avec douze (12) de leurs pairs, le 28 mai 1975, à Lagos, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Après 49 ans d’existence, les vaillants peuples du Burkina, du Mali et du Niger, constatent avec beaucoup de regrets, d’amertume et une grande déception que leur Organisation s’est éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et du panafricanisme.
En outre, la CEDEAO, sous l’influence de puissances étrangères, trahissant ses principes fondateurs, est devenue une menace pour ses Etats membres et ses populations dont elle est censée assurer le bonheur.
En effet, l’organisation n’a pas porté assistance à nos Etats dans le cadre de notre lutte existentielle contre le terrorisme et l’insécurité ; pire, lorsque ces Etats ont décidé de prendre leur destin en mains, elle a adopté une posture irrationnelle et inacceptable en imposant des sanctions illégales, illégitimes, inhumaines et irresponsables en violation de ses propres textes ; toutes choses qui ont davantage fragilisé les populations déjà meurtries par des années de violence imposée par des hordes terroristes instrumentalisées et téléguidées.
Face à cette situation qui perdure, Leurs Excellences, Le Capitaine Ibrahim Traoré, Le Colonel Assimi Goïta et Le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, respectivement Chefs d’Etat du Burkina Faso, de la République du Mali et de la République du Niger, prenant toutes leurs responsabilités devant l’histoire et répondant aux attentes, préoccupations et aspirations de leurs populations, décident en toute souveraineté du retrait sans délai du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
Fait à Ouagadougou, à Bamako et à Niamey, le 28 janvier 2024.