États-Unis. Donald Trump condamné à verser la “stupéfiante” somme de 83 millions de dollars à une autrice
L’ancien président des États-Unis a été condamné vendredi 26 janvier par un jury fédéral américain à verser ce montant à l’ancienne journaliste E. Jean Carroll pour diffamation. Il a immédiatement annoncé qu’il contesterait cette décision en appel.
Donald Trump a été condamné, vendredi 26 janvier, par un tribunal civil de New York à verser un dédommagement “stupéfiant” de 83,3 millions de dollars (76,75 millions d’euros) à l’autrice E. Jean Carroll pour l’avoir diffamée, rapporte USA Today.
Pour l’ancien président américain, il s’agit d’un “revers financier et judiciaire, au moment même où il se rapproche de l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle de novembre”, note le Wall Street Journal.
Cette condamnation survient à l’issue d’un procès uniquement pour diffamation qui avait commencé le 16 janvier, “au cours duquel E. Jean Carroll a accusé Donald Trump d’avoir brisé sa réputation alors qu’il était président”, retrace le journal new-yorkais. Durant son mandat à la Maison-Blanche, le milliardaire avait nié l’avoir violée dans la cabine d’essayage d’un grand magasin de Manhattan en 1996, et affirmé qu’elle cherchait à faire de la publicité à son nouveau livre. L’ancienne chroniqueuse de l’édition américaine du magazine Elle, aujourd’hui âgée de 80 ans, avait déposé une plainte civile en novembre 2019.
Déjà condamné à 5 millions de dollars de dédommagement
Dans le détail, précise USA Today, Donald Trump a été condamné vendredi à 18,3 millions de dollars de dommages-intérêts compensatoires et 65 millions de dollars de dommages-intérêts punitifs. “Les avocats de Mme Carroll avaient demandé au jury […] un important dédommagement, et le jury n’a pas déçu”, commente le journal.
“Les dommages-intérêts compensatoires dédommagent le plaignant pour le préjudice ou les autres pertes qu’il a subis. Les dommages-intérêts punitifs sont destinés à punir l’accusé pour son comportement”, explique Politico.
Le jury populaire, “composé de sept hommes et de deux femmes, a rendu son verdict vendredi après moins de trois heures de délibération”, note le Wall Street Journal. Le montant de plus de 83 millions de dollars “éclipse les 5 millions de dollars qu’un autre jury fédéral avait accordés à Mme Carroll l’année dernière, après avoir déclaré M. Trump responsable de l’avoir agressée sexuellement dans les années 1990, puis de l’avoir diffamée lorsqu’il a nié les faits en 2022”, lors d’un autre procès sur la foi d’une autre plainte au civil en 2022 pour viol et diffamation.
Après les procès de 2023 et 2024, le total de ce que Donald Trump doit verser s’élève donc à plus de 88 millions de dollars.
“Tirer parti de ses ennuis judiciaires”
Donald Trump, qui a continué à nier connaître sa victime pendant le procès et a quitté vendredi la salle d’audience de Manhattan avant la lecture du verdict, a immédiatement dénoncé une condamnation “ridicule” et a promis de contester cette décision en appel. “Absolument ridicule ! Je suis en total désaccord avec les deux verdicts et je ferai appel de toute cette chasse aux sorcières dirigée par Biden contre moi et le Parti républicain”, a-t-il écrit sur sa plate-forme Truth Social. “Notre système judiciaire est hors de contrôle et est utilisé comme une arme politique.”
E. Jean Carroll a, elle, “souri à l’annonce du verdict”, relate USA Today. “C’est une grande victoire pour toutes les femmes qui se lèvent lorsqu’elles sont mises à terre, et une énorme défaite pour toutes les brutes qui ont essayé de maintenir une femme à terre”, s’est-elle ensuite félicitée dans un communiqué vendredi soir.
“Contrairement au précédent”, le procès qui s’est achevé vendredi “a été marqué par de fréquentes apparitions de Donald Trump, qui n’était pas tenu d’y assister”, relève le Wall Street Journal. Cela “semble être un choix stratégique visant à tirer parti de ses ennuis judiciaires pour mobiliser ses partisans alors qu’il fait campagne pour l’investiture républicaine” en vue de la présidentielle, décrypte le média.
En plus de cette affaire, l’ancien président fait l’objet de quatre inculpations pénales distinctes.