Bon à savoir : voici les 3 clés pour retarder le vieillissement du cerveau
Des chercheurs espagnols ont découvert trois facteurs qui pourraient augmenter les chances de protéger son cerveau du vieillissement.
Alors que la proportion des plus de 60 ans devrait passer de 12% à 22% d’ici 2050, selon l’Organisation Mondiale de la Santé, il est primordial de découvrir comment permettre aux personnes de veillir en bonne santé. La démence étant l’un des principaux facteurs de perte d’autonomie, les recherches s’accumulent pour limiter les risques de développer des maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer.
Certaines personnes de plus de 80 ans conservent une bonne capacité cognitive ainsi qu’une vitesse de déplacement supérieure à la moyenne chez les personnes de cet âge. On les appelle des “super-seniors”. Selon des chercheurs de l’Université polytechnique de Madrid, en Espagne, certains modes de vie comme l’activité physique, le sommeil ou la pratique de la musique pourraient contribuer à cette longévité. Leurs résultats sont publiés dans la revue The Lancet Longevity.
Super-senior : à 80 ans, certaines personnes ont une mémoire comparable à celle des personnes plus jeunes de 30 ans
Pour en arriver à ces conclusions, les chercheurs se sont basés sur des participants d’une étude menée pour déceler l’apparition de la maladie d’Alzheimer en Espagne. Sur un panel de 1.213 participants, les chercheurs ont repéré 643 “super-seniors” grâce à un test permettant d’évaluer la mémoire. Les participants ayant des résultats comparables aux personnes plus jeunes de 30 ans étaient considérés comme des “super-seniors”. 55 participants étaient considérés comme des “personnes âgées typiques”.
Dans le cadre de cette étude, les chercheurs ont mesuré le volume de matière grise dans le cerveau à l’aide d’un IRM. La présence de biomarqueurs de maladies neurodégénératives et de facteurs de risques génétiques liés à la maladie d’Alzheimer a été analysée à l’aide d’une prise de sang. De même, les modes de vie étaient analysés. Au total, 89 facteurs ont été recueillis.
Les chercheurs ont noté que les participants répondant au profil de “super-senior” avaient une plus grande quantité de matière grise dans les zones du cerveau liées à la mémoire et à la mobilité. Les auteurs soulignent que les “super-seniors” avaient un déclin cognitif retardé de 5 ans par rapport aux personnes âgées typiques. Pourtant, aucune différence n’a été relevée sur la présence d’un facteur de risque génétique.
Vieillir en bonne santé : l’activité physique, le sommeil et la musique seraient bénéfiques
Mais comment expliquer que certaines personnes soient des “super-seniors” ? Les chercheurs estiment que plusieurs facteurs peuvent entrer en compte. Dans un communiqué, le Dr Bryan Strange, de l’Université polytechnique de Madrid estime que les “super-seniors” étaient plus susceptibles de faire plus d’activité physique, notamment grâce au jardinage ou au fait de monter les escaliers. Cette activité permettrait de lutter contre l’obésité et améliorerait la circulation sanguine, ce qui aurait un effet neuroprotecteur. Mais l’activité physique ne fait pas tout.
En effet, les auteurs remarquent que les “super-seniors” se disaient majoritairement satisfaits de leur sommeil lorsqu’ils étaient âgés d’une quarantaine d’années et sont plus susceptibles d’avoir appris à jouer d’un instrument de musique, quel que soit le niveau.
“Nous avons déjà montré que lorsque de jeunes adultes font des mouvements en même temps qu’ils voient des images, ils ont plus de chances de se souvenir plus tard de l’image que s’ils ne bougent pas. Il est également possible qu’une meilleure santé cérébrale soit à l’origine de la rapidité de mouvement des super-seniors”, précise dans le communiqué le Dr Bryan Strange. Ce dernier appelle de nouvelles études à grande échelle pour “une exploration plus approfondie des facteurs de résilience chez les super-seniors, ce qui pourrait conduire à de nouvelles connaissances dans la prévention du déclin de la mémoire lié à l’âge”.