Une semaine après avoir été désigné à l’unanimité lors des assises nationales, président de la transition burkinabè suite au coup d’État du 30 septembre dernier, contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, le capitaine Ibrahim Traoré a officiellement prêté serment ce vendredi 21 octobre 2022 devant le Conseil constitutionnel du Burkina Faso. Aucun représentant étranger n’a assisté à sa prestation de serment.
C’est une audience solennelle tenue ce vendredi devant les représentants des corps constitués, de l’armée, et des ”forces vives” du Burkina Faso dans une petite salle du Conseil constitutionnel. Le capitaine Ibrahim Traoré a été investi président de transition burkinabè par le Conseil constitutionnel. « Je jure devant le peuple burkinabè et sur mon honneur de préserver, de respecter, de faire respecter et de défendre la Constitution, la charte de la transition et les lois » du Burkina Faso, a déclaré, main droite levée, le nouvel homme fort du pays en prêtant serment.
« Le Conseil prend acte de votre serment (…) et vous renvoie à l’exercice de vos fonctions », a indiqué le président par intérim du conseil constitutionnel, Bouraima Cissé. « Je serai engagé aux côtés de tous les Burkinabè pour la libération totale du Burkina Faso. Je me battrai jusqu’au dernier souffle. Le Burkina Faso a des hommes capables. Nous pouvons gagner cette guerre. Nous avons des combattants », a répété le capitaine Ibrahim Traoré.
Lutte contre le Terrorisme
Aucun représentant étranger n’a assisté à la cérémonie de son investiture. Dans son allocution, le capitaine Ibrahim Traoré est revenu sur les raisons du coup d’État du 30 septembre dernier, expliquant que « le contexte dans lequel est notre nation est assez difficile à décrire. L’existence de la nation est en péril », a-t-il dit, précisant que le pays est plongé dans une « crise sécuritaire et humanitaire sans précèdent ». Vêtu d’un treillis de combat ceint d’une écharpe aux couleurs du Burkina, la tête coiffée d’un béret rouge et d’un masque laissant apparaître seulement ses yeux, le nouveau président de transition burkinabè appelle à « une mobilisation populaire à s’unir, à s’engager pour une lutte contre le terrorisme » qui mine le pays.
Il a, ensuite, été installé dans ses fonctions par les juges du Conseil constitutionnel qui l’ont invité à déposer la liste de ses biens, dont la copie sera transmise à la commission de lutte contre la corruption. Âgé de 34 ans, le capitaine Ibrahim Traoré qui est membre du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) conduit une transition politique de 21 mois, à compter du 02 octobre 2022, selon la charte de la transition.
La charte, adoptée par les forces vives du pays lors des assises nationales tenues la semaine dernière, prévoit par ailleurs la mise en place prochaine d’une assemblée législative de 71 membres et un gouvernement de 25 ministres. Elle précuse que le capitaine Ibrahim Traoré n’est pas éligible à l’élection présidentielle qui sera organisée en 2024.
