Bénin : les premiers mots de Nadine Okoumassoun après sa libération de prison
Quatre jours après sa libération de la prison de civile de Porto-Novo où elle a séjourné depuis mars 2021, la jumelle Nadine Okoumassoun a prononcé ses premiers mots ce samedi 30 juillet 2022. Dans son message, la sœur de Nadia Okoumassoun ne pense pas avoir perdu son temps derrière les barreaux.
Nadine Okomassoun est désormais libre de ses mouvements. Elle avait été arrêté le 7 mars 2022 dans le cadre des manifestations pacifiques lancées par l’opposition contre la prorogation de 45 jours du mandat du Président Patrice Talon. “5 ans, c’est 5 ans”, clamait la jeune femme sur ses réseaux sociaux.
Les 1er mots de Nadine Okoumassoun après sa libération de prison
Me voici de nouveau parmi vous après 16 mois chargés de grands événements ! Chers compatriotes, amis et parents ; Je voudrais que mes premiers mots, soient pour vous dire, ma joie, mon émotion et ma reconnaissance pour le soutien à moi accordé par ce peuple pendant ces moments pénibles et éprouvants. Vos soutiens et encouragements m’ont témoigné que je n’ai pas été laissée pour compte dans ce combat contre l’injustice sociale.
Pour ce que j’ai fait, je ne demanderais ni félicitations, ni acclamations. La seule justice que je demanderais que l’on me rende, est que l’on dise qu’ “à une heure sombre, incertaine, pleine de déception, j’ai essayé de dire la vérité au pays et que je n’ai pas désespéré de la capacité du peuple auquel j’appartiens d’accueillir cette vérité”.
Il est vrai de dire que l’heure que nous traversons est pénible, que les difficultés sont sans nombre, que nos moyens sont faibles (pour ne pas dire dérisoires), mais en vérité je ne croirais pas avoir perdu mon temps ou l’avoir gâché si, ne serait-ce que quelques jours, j’ai pu contribuer à redonner à ce peuple ces piliers qu’il a perdus depuis longtemps le souvenir, la foi dans ses destinées et l’espérance dans l’avenir.
Je veux pouvoir dire au peuple béninois que s’il m’était donnée de défendre l’idéal, combien juste pour lequel j’ai été incarcérée pendant des mois, je le referai. Oui, par amour pour vous, pour ceux qui ont payé de leur vie, ceux qu’on a contraints à l’exil loin de leur famille, loin de leur pays, loin de leur activité en raison de leur adhésion à la justice.
Je le ferai pour vous, vous qui souffrez tous les jours de cette gouvernance déconcertante. Vous, mères, qui êtes obligées de lutter jours et nuits pour payer la scolarité de vos enfants parfois même sans pères pour qu’au final vous confronter au chômage criard de ceux-ci. Vous pères, qui donnez du mieux de vous pour faire évoluer vos familles, ce pays malgré le chômage les licenciement dont vous faites objet par la ruse du pouvoir. Je l’ai fait enfin pour nous, nous jeune, qui luttons corps et âme pour voir venir.
Ma requête la plus urgente, que je présente au président de la République Patrice Talon est de garantir à tous les béninois le droit de voter. Donnez-nous l’accès aux urnes et nous n’ennuierons plus votre gouvernance. Donnez-nous l’accès aux urnes et que les élections soient ouvertes, libres et transparentes. Donnez-nous l’accès aux urnes et nous remplirons notre assemblée nationale d’Hommes dignement honorables pour représenter valablement le peuple;
Donnez-nous l’accès aux urnes et nous élirons des juges qui siégeront dans les juridictions en se comportant avec un amour de la miséricorde et nous placerons de notre État des chefs qui auront la volonté d’en faire autant, des gens sensibles non seulement à la nature de l’homme mais aussi à l’éclat du divin. Très heureuse de me retrouver à nouveau parmi vous ! Bonne fête d’indépendance à chacun et à tous !
Nadine Okoumassoun, Votre compatriote engagée, votre amie et votre sœur. Le peuple d’abord
Tu es une amazone!
Vraiment courageuse, force à toi espérons que le président écoute les cries de cœur ❤️ des populations dont il a la lourde responsabilité