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Procès du 13-Novembre: Salah Abdeslam condamné à la perpétuité incompressible

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La cour d’assises spéciale chargée de juger les attentats de Paris et Saint-Denis rend son verdict ce mercredi 29 juin. Le seul membre du commando encore en vie écope de la peine maximale.

Un verdict pour l’histoire. Dix mois après l’ouverture des débats et au termes de 148 journées d’audience, la cour d’assises spécialement composée, compétente pour les affaires criminelles terroristes, a rendu son verdict, ce mercredi 29 juin, dans le procès des attentats qui ont causé la mort de 130 personnes au Bataclan, sur les terrasses parisiennes et à Saint-Denis le 13 novembre 2015. Le tout dans un document de 120 pages dont le président Jean-Louis Périès a épargné la lecture complète à l’assistance venue extrêmement nombreuse.

Après plus de deux jours de délibération dans une caserne de la région parisienne, les cinq magistrats professionnels et leurs quatre suppléants ont reconnu coupable de tous les chefs d’accusation, dix-neuf des vingt accusés. 

C’est ainsi que Salah Abdeslam, le seul membre encore en vie des commandos, a été reconnu comme “co-auteur” des attentats, la cour estimant -comme les avocats généraux- que les attentats pouvaient être pris comme “une scène de crime unique ”. Il est donc reconnu coupable de “participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle” et de “meurtres en bande organisée, en relation avec une entreprise terroriste”.

Il est condamné une peine de prison à perpétuité assortie d’une période de sûreté incompressible. Cette sanction rarissime rend infime toute possibilité de libération puisque ce n’est seulement que dans 30 ans qu’il pourra demander à un juge d’éventuellement retirer le caractère incompressible de la sûreté.

La peine maximale avait été requise

Dans ses réquisitions, le parquet national antiterroriste (Pnat) avait réclamé à son encontre la peine la plus sévère prévue par le droit français, la réclusion criminelle à perpétuité incompressible, qui rend infime la possibilité d’une libération. Des réquisitions “démesurées” et une “peine de mort sociale”, avait répondu l’avocate de Salah Abdeslam dans sa plaidoirie. 

Au cours du procès, Me Olivia Ronen et l’accusé ont insisté sur le fait que Salah Abdeslam n’avait “pas tué”, mais au contraire “renoncé” au dernier moment, en refusant “par humanité” d’actionner sa ceinture explosive. “La ceinture explosive n’était pas fonctionnelle ce qui remet en question ses déclarations concernant le renoncement”, a estimé le président de la cour d’assises.

Lundi 27 juin, Salah Abdeslam avait renouvelé ses excuses et reconnu des “erreurs”. “Mais je ne suis pas un assassin, je ne suis pas un tueur […]. Si vous me condamniez pour assassinat, vous commettriez une injustice.”

Perpétuité aussi pour “l’homme au chapeau”

Jugé pour avoir accompagné les commandos du 13-Novembre en région parisienne et participé à la fourniture des armes utilisées par les terroristes, Mohamed Abrini est condamné à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans pour complicité de meurtre. S”il a “manifestement renoncé au dernier moment”, il a été “pleinement intégré à la cellule terroriste”, estime la cour.

Surnommé “l’homme au chapeau” après avoir renoncé à se faire exploser lors des attentats de Bruxelles en mars 2016, Mohamed Abrini a exprimé “des remords, des regrets” lors de ses “derniers mots”. “J’ai pu mettre des visages sur les victimes. Tous les jours, on a des regrets”, a ajouté celui qui a avoué au cours du procès qu’il était “prévu” parmi les terroristes du 13-Novembre. 

Au final, les vingt accusés sont condamnés à des peines de 2 ans d’emprisonnement à la perpétuité.

“Les peines sont assez lourdes. Ils ne sortiront pas tout de suite de prison. On va savourer, je ressens beaucoup de soulagement. 10 mois de procès, ça aide à se reconstruire. C’est fini, ça va faire un vide”, a commenté Sophie, une rescapée du Bataclan à la sortie de la salle d’audience, les larmes aux yeux.

Les 3 accusés qui comparaissaient libres et ressortiront libres affichaient sourires et soulagement. Ils étaient très entourés par des parties civiles, comme pendant une bonne partie du procès. Après environ une heure et demie d’audience, le président Périès a levé la séance. Les condamnés ont désormais 10 jours pour faire appel.

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