Législatives en France : “le parti présidentiel est battu et défait”, ce qu’il faut retenir du 1er tour
Les Français étaient appelés dimanche à voter pour élire leurs 577 députés qui siégeront à l’Assemblée nationale pendant cinq ans. Selon les premières estimations, la gauche et la coalition présidentielle sont au coude-à-coude, devant le Rassemblement national et la coalition de droite. France 24 vous résume les faits marquants de cette soirée électorale, avant le second tour, dimanche prochain.
Deux mois après la présidentielle, les Français ont voté dimanche 12 juin pour le premier tour des législatives. Un scrutin attendu dans un contexte politique mouvementé (création de la Nupes, débâcle des Républicains à la présidentielle, fort taux d’abstention etc.). Que retenir de cette première phase du scrutin ? France 24 fait le point.
La coalition de gauche et le camp Macron au coude-à-coude
La gauche unie et le camp du président Macron sont arrivés au coude-à-coude au premier tour des élections législatives dimanche, sur fond d’abstention record, ouvrant ainsi le jeu du second tour dans une semaine. La Nupes (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) est légèrement en tête avec 25,6 % des voix devant la coalition présidentielle Ensemble (25,2 %), selon les estimations de l’institut de sondage Ipsos / Sopra Steria pour France 24.
D’après cette même source, les deux partis en tête sont suivis du Rassemblement national (RN), qui a obtenu 19,1 % des voix. Les candidats du RN n’ont pas réussi à capitaliser sur la dynamique de Marine Le Pen à la présidentielle, qui avait engrangé plus de 40 % des voix au deuxième tour.
Cantonné à huit élus en 2017, le contingent de députés RN devrait cependant être nettement plus étoffé cette fois, et compter encore dans ses rangs Marine Le Pen, donnée largement en tête dans sa circonscription du Pas-de-Calais (autour de 55 %).
À l’inverse, dans le sillage de la lourde chute de sa candidate Valérie Pécresse à la présidentielle, LR (13,6 %) devrait perdre sa place de premier groupe d’opposition à l’Assemblée nationale. Les autres listes sont en dessous des 10 %.
La clé du second tour résidera une nouvelle fois dans la participation, historiquement basse ce dimanche pour un premier tour d’élections législatives et touchant jeunes et classes populaires en priorité. L’estimation de l’abstention s’élève pour l’heure à 52,3 %, selon Ipsos / Sopra Steria pour France 24.
- Pour la macronie, l’espoir ténu d’obtenir une majorité absolue
L’enjeu de ces législatives sera d’obtenir, dimanche, la majorité absolue à l’Assemblée nationale, soit 289 sièges sur un total de 577. Les premières projections donnent un avantage à la majorité sortante réunie sous l’étiquette Ensemble, avec une fourchette de 255 à 295 sièges, devant la gauche (LFI, PCF, PS et EELV) rassemblée sous la bannière Nupes (150 à 190), selon Ipsos / Sopra Steria pour France 24.
Côté Nupes, l’espoir est ténu d’imposer à Emmanuel Macron un gouvernement de cohabitation, comme la gauche plurielle y était parvenue en 1997 avec Lionel Jospin. Alors que Jean-Luc Mélenchon avait exhorté les Français à faire de ces élections un “troisième tour” de la présidentielle, la gauche devrait tout de même s’imposer comme le principal bloc d’opposition au Palais-Bourbon.
“Le parti présidentiel est battu et défait”
“La vérité est que le parti présidentiel est battu et défait”, a réagi le leader de la Nupes, Jean-Luc Mélenchon, pour qui sa coalition “sera présente dans plus de 500 circonscriptions au deuxième tour”.
De l’autre côté de l’hémicycle, Les Républicains vont compter leurs survivants parmi la centaine de sortants, en espérant tirer au maximum profit de leur ancrage local. Le Rassemblement national remporterait, lui, entre 20 et 45 sièges.
- Les personnalités qualifiées et éliminées
Parmi les résultats marquants figurent l’élimination d’Éric Zemmour, président du parti d’extrême droite Reconquête!, dans le Var et celle de Jean-Michel Blanquer dans la 4e circonscription du Loiret. L’ex-ministre de l’Éducation nationale est arrivé derrière Bruno Nottin, candidat de la Nupes et Thomas Ménagé, du Rassemblement national, qui arrive en tête. C’est la désillusion aussi pour le président des Patriotes (ancien FN), Florian Philippot, qui a obtenu 4,62 % des voix dans la circonscription de Forbach, en Moselle.
Les ministres d’Emmanuel Macron se sont tous qualifiés pour le second tour des législatives. Élisabeth Borne, la Première ministre, est en bonne posture dans le Calvados avec 33 % à 36,5 % des voix, selon les sondages. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a été confortablement qualifié (39,1 %) pour le second tour dans le Nord tandis que le ministre des Solidarités Damien Abad, visé par des accusations de viol, arrive en tête du premier tour dans la 5e circonscription de l’Ain, où il sera opposé le 19 juin à la candidate de la Nupes Florence Pisani.
Le ministre délégué aux relations avec le Parlement, Olivier Véran (1re circonscription de l’Isère), le ministre de l’Agriculture (1re circonscription du Loir-et-Cher), Marc Fesneau, et le ministre délégué chargé des comptes publics, Gabriel Attal (10e circonscription des Hauts-de-Seine) sont également arrivés en tête dans leurs circonscriptions. Une autre figure du camp macroniste, la ministre de la Santé Brigitte Bourguignon, s’est, elle, qualifiée de justesse pour le second tour dans la 6e circonscription du Pas-de-Calais.
Le second tour sera plus tendu pour la ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Amélie de Montchalin, qui est en ballottage défavorable dans sa circonscription de l’Essonne, tout comme le ministre des Affaires européennes Clément Beaune (Paris) et le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guérini (3e circonscription de Paris).
Côté Nupes, Adrien Quatennens est en ballotage très favorable dans le 1re circonscription du Nord. Même cas de figure pour François Ruffin (Nupes-LFI) en bonne posture dans la 1re circonscription de la Somme.
Candidate dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, Marine Le Pen a remporté 53,96 % des voix et affrontera la candidate de la Nupes, Marine Tondelier (23,43 % des voix). Dans la 8e circonscription de l’Essonne, l’ancien candidat à l’élection présidentielle Nicolas Dupont-Aignan (Droite souverainiste) arrive en tête, récoltant 33,3 % des suffrages exprimés.
Avec AFP et Reuters