Bénin : « en réalité je ne connaissais pas Madougou », un accusé disculpe l’ex ministre
Le procès de l’opposante Reckya Madougou s’est ouvert ce vendredi 10 décembre 2021 à la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (Criet). À la barre, un accusé a avoué qu’il n’a jamais entrepris une quelconque rencontre avec Reckya Madougou, poursuivie par la juridiction spéciale (Criet) pour financement de terrorisme.
Dans le cadre des enquêtes, une somme de 1.000.000 de francs CFA a été retrouvé lors de la perquisition du domicile du Colonel de Gendarmerie à la retraite Ibrahim Mama Touré. Lors du procès, Ibrahim Mama Touré a été appelé à la barre pour clarifier au président du céans l’origine de cette somme et à quel fin il est destinée.
Devant le juge en charge du procès, l’ancien militaire assure que l’argent devait effectivement servir à un projet d’assassinat d’un élu local en l’occurrence l’ancien maire de Parakou. « J’ai reçu 1.000.000 FCFA chez Georges SACCA pour l’assassinat de l’ancien maire de Parakou Charles TOKO parce que nous étions en période pré-électorale et l’opposition était mise en sandwich et il fallait se venger. Il est membre du Parti « Les Démocrates », a expliqué le colonel à la retraite.
« Il m’a dit de s’attaquer à Charles TOKO et Parakou était en ébullition. Je lui ai dit que c’est possible et que j’ai besoin des armes et du personnel. Je lui ai dit que les armes et les hommes viendront du Togo », a-t-il ajouté. « J’ai utilisé la tactique du mensonge positif après. Il m’avait promis 2 millions de FCFA mais j’ai reçu une avance de 1.000.000 FCFA », souligne-t-il.
L’accusé Ibrahim Mama Touré assure qu’il n’avait jamais eu une prise de contact avec Reckya Madougou et qu’en réalité il n’avait aucune idée si l’opposante était complice ou non des faits qui lui sont reprochés. Pour lui, il avait cité le nom de l’ancienne ministre parce qu’il était troublé. « J’avais appelé le nom de Reckya MADOUGOU parce que j’étais troublé », a-t-il révélé.
« En réalité je ne connaissais pas Reckya MADOUGOU. J’avais appelé son nom parce que j’étais troublé Monsieur le Président de Céans… », assure l’accusé. L’opposante Reckya Madougou, incarcérée à la maison d’arrêt d’Akpro-Missérété depuis huit mois sera sans doute fixée sur son sort à l’issue du procès.